La fête du travail
Le Front National abandonne le défilé du 1er mai à Paris, les élus de gauche aussi à Couze.
Quel amalgame !
Les uns ne fêteront plus Jeanne d'Arc, les autres abandonnent les pseudo-valeurs de gauche qu'ils ont toujours fait semblant de défendre.
Le résultat est en tous cas là.
Alors que je me suis battue chaque année de mon mandat pour maintenir cette tradition ouvrière, Jean-Louis Lafage, Christian Rolland, Marie Hamschart, Gilles Perronnet et leurs collègues tous de gauche ne lèvent même pas le petit doigt pour permettre aux travailleurs de défiler à Couze le 1er mai.
Déjà en 2015, l'ambiance n'y était plus comme Le Papotier le relatait dans un article du 5 mai. Cela aurait dû alerter le maire et l'inciter à organiser lui-même - homme dit de gauche - le défilé du 1er mai.
Mais ... comme pour tout le reste, le PS et la mollesse municipale auront eu raison de cette belle tradition que j'aimais perpétuer lorsque j'étais en fonction.
C'est en ce souvenir que je re-publie le discours que j'avais prononcé à cette occasion le 1er mai 2013.
En 1309 était créée à Couze par le pape Clément V ce qui est devenue aujourd'hui la plus ancienne entreprise de France en activité à ce jour.
En 1904, la famille Prat-Dumas inventait le filtre crêpé et faisait la richesse de notre village.
Parallèlement, le 1er mai 1886 aux Etats-Unis, la pression des syndicats sur le patronat et le gouvernement permettait à 200.000 travailleurs d'obtenir la journée de 8 heures.
Se référant à ce succès, les syndicats européens instituaient "la journée internationale des travailleurs" ou tout simplement "fête des travailleurs". Le 23 avril 1919, le Sénat ratifie la journée de 8 heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée.
En 1947, le 1er mai devient un jour férié chômé et payé pour tous les salariés sans conditions et c'est le 29 avril 1948 qu'est officialisée la dénomination "Fête du Travail" pour le 1er mai.
Le Travail …
"Activité de l'homme appliquée à la production, à la création, à l'entretien de quelque chose" …, "activité professionnelle régulière et rémunérée" …, "ensemble des opérations que l'on doit accomplir pour élaborer quelque chose" … Les définitions fournies par notre célèbre "Larousse" sont multiples …
Le travail concerne chacun d'entre nous dans chacune des minutes de notre vie … Nous sommes tous des travailleurs et le 1er mai est la fête de tous les hommes.
Et … comme pour organiser la gestion des communes, des départements, de l'état, il faut élire des conseillers pour défendre les intérêts des citoyens, il s'avère nécessaire de constituer des syndicats pour représenter les intérêts des travailleurs qu'ils soient patrons ou ouvriers …
La forte industrialisation a nécessité que soient créés à Couze des instances de protection – Secours Mutuel, Sainte-Croix des Papetiers - et de représentation du monde du travail, ces mêmes syndicats qui aujourd'hui sont attachés aux grandes entreprises locales dont … Polyrey Couze … Le syndicat "CGT Polyrey Couze" maintient cette représentation locale et maintient cette tradition du rassemblement du 1er mai à Couze et je lui ai dit tout mon attachement à cette manifestation historique. Je remercie Jean-Michel Arquey pour son ouverture qui permet qu'à nouveau à Couze, le 1er mai revête sa dimension universelle.
Au-delà de vos revendications que je ne me permets pas de juger, la célébration du 1er mai à Couze permet à tous les travailleurs, à tous les hommes et femmes de notre canton, de montrer leur volonté de se battre pour exister … Qu'est la vie sans le travail …, "cet ensemble d'opérations que l'on doit accomplir pour élaborer quelque chose" ?
Qu'est la vie sans la rémunération qu'apporte le travail ?
Nous le savons tous : le travail est source de vie … Et c'est pourquoi il faut se battre et encore se battre à tous les échelons de la société pour permettre à chacun de pouvoir en bénéficier.
Les temps sont durs aujourd'hui … très, très durs … et ce ne sont pas les media qui donnent du baume au cœur des générations futures …
Chacun d'entre nous doit apporter sa pierre au moulin pour maintenir l'emploi existant et faire décroître le chômage …
La Commune de Couze a fait le choix de la formation pour participer à cet effort : ses moyens limités ne lui permettent pas d'offrir de postes pérennes mais elle engage régulièrement des salariés en contrat d'aide à l'emploi ou d'insertion … que toute l'équipe municipale aide à trouver leur voie, à qui elle offre des formations et qu'elle assiste dans leur recherche d'emploi … Et ça marche …!!!
De même, la Commune accueille des jeunes volontaires du service civique … Ce ne sont pas des "sous-employés" … mais bien des jeunes qui, sortant de l'université, ont besoin d'une première expérience en entreprise pour affiner leur formation. Ils s'engagent à réaliser une mission pendant laquelle ils prennent leurs repères dans le monde du travail. Ici, ces jeunes sont suivis à la fois par les élus, le secrétaire général et par la Ligue pour l'Enseignement de la Dordogne et nul ne doute qu'au terme de cet engagement, ils trouveront un emploi adapté à leur vocation.
Syndicalistes, c'est votre rôle de représenter les travailleurs, de les représenter et de défendre leurs intérêts … qu'ils soient ouvriers ou patrons, salariés ou indépendants …
Aucune démocratie ne peut fonctionner sans représentation syndicale.
Tout comme aucune démocratie ne peut fonctionner sans représentation de sa population.
Je suis donc là pour dire à tous les Couzots et Couzottes comme à tous leurs invités du 1er mai : que ce soit d'hier, d'aujourd'hui ou de demain, nous sommes tous des travailleurs ...
Alors … bonne fête !
Ces paroles restent vraies et ... enchaînent les souvenirs.
Car un pot servi à l'Etendoir avait permis ensuite à tous de profiter d'une exposition en hommage à Pascal Magis, preuve s'il en est que Couze vivait, que Couze offrait des services culturels de premier ordre.
Cette exposition était d'autant plus émouvante qu'elle était la 1ère suivant le décès de l'artiste, mon amie Françoise Cheyrou ayant pu convaincre Lilou Magis de lui confier des oeuvres de son époux.
Elle était aussi la preuve que l'union de toutes les sensibilités crée de belles choses. Merci, Françoise.