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Le blogue de Véronique Dubeau-Valade
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1 septembre 2013

Fin de semaine de détente ...

... tout d'abord, samedi avec le "pot" de clôture offert par la mairie de Lalinde à l'occasion du dernier jour d'exposition de l'ami Philippe en pays lindois ... J'en profite pour rappeler qu'il organise une journée "portes ouvertes" dans son atelier samedi 7 septembre ...

Mariage sympathique dans l'après-midi de deux jeunes gens pleins de dynamisme arrivés dans une superbe Lotus jaune ... Je vous laisse imaginer les difficultés de la jolie mariée pour en sortir sans abîmer la traine !!! Le futur époux s'est montré fort galant !!! La cérémonie religieuse a vu se produire une chanteuse talentueuse de leurs amies ... et le pot qui a suivi à la Grange de Lanquais était des plus conviviaux ...

A la course ensuite pour aller assister à la soirée organisée par "Musique au coeur des Bastides" autour d'un duo Violon / Accordéon extra-ordinaire. Ambiance très sympa mais surtout concert remarquable de Coarda et un non moins remarquable solo de l'accordéoniste Nadine Thomassin ("Soliloque" de Franck Angelis).

Aujourd'hui, art et patrimoine se conjugaient pour une belle après-midi de détente, une randonnée entre Mauzac et Couze en passant par Lalinde dans le cadre du parcours "Ephémères" et cela donne ... un album !

Départ à 14 h 30 de Mauzac pour une arrivée autour de 17 h 30 au moulin de la Rouzique ...

Annie Wolf et ses copines des "Rives de l'Art" nous avaient concocté un programme si sympathique que les participants venaient même de ... Bordeaux !

IMG_7959A Mauzac, Christian Crepo nous dit tous les atouts de son village tandis qu'Annie Wolff nous a parlé de "Portes dorées", l'installation de Mireille Fulpius sur le canal ... En fond de paysage, les gigantesques travaux de restauration du barrage de Mauzac qui devraient durer environ 5 ans ...

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Balade ensuite le long de la Dordogne jusqu'à Lalinde où Annie a expliqué le travail de Jeanne Tsaut dans le bassin ...

 

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puis, direction Couze, où je rappelai dans les grandes lignes l'histoire de l'activité papetière et nos projets autour des moulins ... tandis qu'à nouveau, Annie Wolff donnait de nombreuses informations autour de Cornelia Konrads, Martine Morel précisant la "précarité du temps", titre de l'installation au Moulin sous le Roc.

Un goûter clôtura la balade avec plein de gâteries préparées par les unes et les autres. Un grand merci à la bande des "Rives de l'Art" !

 

Couze-5746 BDCitant l'essentiel de mes sources - les recherches effectuées par Raymond Faura, propriétaire des papeteries Prat-Dumas - et l'auteur de la photographie représentant l'installation "Précarité du temps" de l'artiste Cornelia Konrads - l'artiste photographe Bernard Dupuy -, je vous livre la présentation que j'ai faite de notre village lors de cette randonnée, à la demande du président de l'association "Les Rives de l'Art" - Annie Wolff.

C'est en 1117 qu'on entend parler pour la 1ère fois de Couze : c'est de cette époque que date probablement l'église - Saint-Steff (Saint-Etienne) - qui à cette époque marque l'existence d'un bourg.

Les châtellenies de Couze et de Bayac sont rattachées à l'Archevêché de Bordeaux par héritage de Mme Fine de Coza en 1304. L'archevêque Bertrand de Goth installe donc Bertrand de Marques à Couze pour s'occuper de ces biens et y installe probablement le 1er moulin à papier, le moulin des Barreaux. Pour mémoire, en 1305 Bertrand de Goth est élu pape sous le nom de Clément V.

Bertrand de Marques meurt en 1306 – une pierre mortuaire gravée à son nom commémore son décès dans l'église Saint-Etienne - et c'est sa fille Raymonde, épouse du chevalier Jean de Serval, qui administre ses biens à Couze.

Dans les années 1309-1310, on achète régulièrement en Angleterre du papier pour faire les comptes, papier de qualité médiocre appelé "papier de Bordeaux". Tout porte à croire que ce papier provient de Couze …, notamment le compte-rendu d'une procédure judiciaire de 1470 où il est question d'une transaction d'un "déjà vieux" moulin des Barreaux anciennement appelé "Moulin Serval".

En 1459, le Moulin des Barreaux revient à nouveau à l'Archevêché et la Châtellenie de Couze est vendue en 1471 au chambellan du duc d'Aquitaine Patrice Foucault. Les moulins de Couze sont peu rentables et ils deviennent la propriété des maîtres papetiers qui les exploitent.

En 1685, la révocation de l'Edit de Nantes provoque la fuite des maîtres papetiers huguenots en Hollande mais ils laissent dans les moulins des membres de la famille convertis qui continuent à produire du papier. A partir de cette date, une partie très importante de ce papier est exportée à Amsterdam. C'est le début de la fabrication du papier dit "de Hollande" aux armes d'Amsterdam dans les moulins de Couze.

Entre 1790 et 1820, la révolution et les guerres napoléoniennes limitent les exportations et la production de papier périclite. Nombre de moulins tardent à se moderniser et certains ferment ou se recyclent.

Vers 1880, Pierre Prat – propriétaire du Moulin des Barreaux –, à la demande d'un de ses amis pharmacien à Bergerac, invente un papier pour filter ses préparations pharmaceutiques. C'est l'invention du papier filtre à forme ronde. Il est plissé à la main par des ouvrières qui travaillent à domicile. Le brevet est déposé et il fait la fortune de la famille Prat qui, entretemps, s'est alliée par mariage à la famille Dumas pour donner naissance aux Papeteries Prat-Dumas, plus ancienne entreprise de France comme on vient de le voir.

C'est cette même famille qui, au fur et à mesure des années et compte tenu de la prospérité acquise grâce à cette invention du papier filtre de forme ronde, devient progressivement propriétaire de l'ensemble des moulins de Couze.

C'est un de ses descendants qui vendra à la commune – en viager – l'ensemble des moulins de la Rouzique, "sous le roc" et "del merle" et leurs dépendances ainsi que le moulin des Guillandoux qui sera cédé ultérieurement à un propriétaire privé qui l'a superbement restauré.

Un groupe de bénévoles en partenariat avec la Commune créera la SAPPAC – Sauvegarde des Anciennes Papeteries et du Patrimoine Archéologique de Couze –, restaurera le Moulin de la Rouzique et il faut leur rendre hommage ici.

Le partenariat s'étendra ensuite – sous la présidence de Jean-Pierre Theillet – à l'association "Au fil du temps" et l'équipe municipale actuelle poursuivra en ce sens en chargeant cette dernière du développement du site des moulins.

En 2010, j'ai engagé une démarche pour aller plus loin au travers d'un PER – Pôle d'Excellence Rurale – intitulé "Maison de la Vallée de l'Homme Sage" - mais le Conseil Général ayant lui-même engagé cette démarche pour le Pôle de Santé Rural, j'ai retiré la candidature de Couze pour ne pas pénaliser le projet cantonal.

Le moulin de la Rouzique traite de l'archéologie industrielle. La Maison de la Vallée de l'Homme Sage pourrait traiter de l'archéologie préhistorique – "homo sapiens" de Combe-Capelle, site de la  Gravette, grotte de la Cavaille – ; à ce titre, ce pourrait être la porte d'entrée de la Vézère entre Saint-Emilion / l'aéroport de Bergerac et Sarlat -.

Ce pourrait également être le siège de notre Syndicat de Rivières et présenter toute la richesse de nos vallées.

Les projets ne manquent pas autour de ce site … Ne restent plus qu'à trouver les financements … mais nul doute que la mise en valeur à laquelle participe régulièrement l'association "Les Rives de l'Art" permet d'en démontrer la pertinence et l'intérêt économique.

... et pourquoi pas créer ici un Centre d'Art Contemporain, ont proposé les randonneurs ?!!!

 

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Commentaires

Dans ma vie, j’ai tiré trop bas.
Quand je devais faire un discours, il y avait un conseiller pour me dire : "mettez cette phrase, cela fera plaisir à Untel" ou "supprimez cette phrase, elle gênerait Untel". J’ajoutais, je supprimais. Personne au fond ne m’en savait gré et je m’étais seulement un peu dégradé.
J’ai accepté trop de compromis.
Refusez. Soyez vous-mêmes. Montez, montez le ton. Visez plus haut. … plus haut
(Georges Pompidou, 27 mars 1974 - date de son dernier conseil des ministres)

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